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L'homme décomposé
11 mai 2018

Une histoire de vol...

La semaine dernière, à l'occaion d'un vol en montgolfière en Bourgogne, j'ai fait la découverte d'un très beau village : Vézelay. Un village difficile à manquer, même à la lumière du petit matin. Car avec ses collines boisées qui l'encerclent, on ne voit qu'elle depuis le ciel. Et à l'extrémité de la longue échine rocheuse où se presse le village, on peut difficilement la basilique de Vézelay, qui dresse son unique tour au-dessus d'un horizon immense. La basilique Sainte-Madeleine est un chef-d'œuvre de l'art roman bourguignon ; elle fut, dès le XIe siècle, l'un des principaux lieux de pèlerinage du monde chrétien: les croyants s'y pressaient en effet pour vénérer les reliques de sainte Marie-Madeleine, sœur de Lazare et de Marthe, qui fut le premier témoin de la résurrection du Christ. Mais il faut savoir qu'un péché est à l'origine de ces reliques, et ce péché-là n'est pas de Marie-Madeleine. En effet, au Moyen Âge, toute église rêvait de posséder les reliques d‘un grand saint: pour le rayonnement spirituel que cela implique, évidemment, mais aussi pour la prospérité économique qu'entraîne l'afflux des fidèles (comme quoi, Lourdes ne s'est pas construite en un jour...). Les sanctuaires se remplirent donc de saintes dépouilles, plus ou moins authentiques. Et certaines furent acquises dans des circonstances douteuses. La présence des reliques de Marie-Madeleine àVézelay provient en réalité d'un vol: au XIe siècle, un moine du monastère qui sommeille au pied de l'humble bourgade de Vézelay va en effet aller dérober les restes de la pécheresse repentie dans le couvent de Saint-Maximin, en Provence. La nouvelle se répand : très vite, pèlerins affamés de miracles, mais aussi marchands et trafiquants accourent dans ce coin perdu du Morvan. Depuis, la fête de la Sainte-Madeleine, le 22 juillet. est restée un point fort de la vie religieuse de Vézelay. Aujourd'hui, si on ne dort plus sur des bottes de paille, les hôtels sont pleins au moment de ce pèlerinage très suivi, tout comme lors des grandes dates du calendrier chrétien, Pâques, Pentecôte, Assomption ou Noël. La basilique, qui n'a jamais engendré de miracles, a tout de même été le point de départ de la deuxième croisade, et est restée un lieu d'une haute spiritualité, animé par des moines et moniales de la jeune Fraternité monastique de Jérusalem. J'ai même découvert qu'ils proposent dans leur couvent des stages ouverts à tous : de violon, cithare, poterie, art floral, ou encore enluminure médiévale. Les deux hôtelleries dont s'occupent les moines ne désemplissent apparemment pas, accueillant pèlerins sur la route de Compostelle et retraitants qui y séjournent de deux à six jours, en silence, au rythme de la vie de la communauté. Si vous passez un jour dans l'Yonne, ne manquez pas de découvrir ce village saisissant. Et si vous êtes plus intéressé par la contemplation du monde, je vous recommande également le vol en montgolfière. Même si le décollage est un peu tôt (j'ai beau être matinal, j'ai mal) et qu'il est difficile de seulement décoller de son lit, on oublie cet inconvénient une fois là-haut, en découvrant la terre baignée des rayons dorés du soleil levant. Un instant magique. En savoir plus en suivant le lien sur le site du spécialiste réputé de ce baptême en montgolfière.

montgolfiere (2)

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